mercredi 15 juillet 2020

Temps des vacances, temps d’introspection ?


C’est le temps des vacances, le temps de réparation de nos corps et de nos esprits - particulièrement nécessaire cette année - , le temps de la réflexion et de la prise de recul sur la société que nous voulons et ce que nous souhaitons pour nos vies quotidiennes…
Voilà pourquoi aujourd’hui, sous l’impulsion du philosophe Bruno Latour, je vous invite à un exercice d’introspection. Car si tout s’est arrêté - on le sait à présent avec l’expérience du confinement - tout peut être remis en cause, questionné, sélectionné pour envisager l’« après ». L’après, c’est maintenant ! Le souhaitons-nous identique à « l’avant » ou différent ? Et comment pouvons-nous agir, chacun à notre niveau, pour infléchir un avenir qui pourrait nous échapper si nous ne prenons pas le temps de faire l’inventaire de nos aspirations et de ce que nous refusons ?
Travail d’introspection vain ? Je ne le crois pas ! Si en quelques semaines, des milliards d’humains sont capables d’intégrer la nouvelle « distance sociale », de s’éloigner de leurs plus proches pour être plus solidaires, de rester chez eux pour soulager les personnels soignants, on devine la puissance de transformation de milliards de petits gestes insignifiants mis bout à bout, issus de ce travail d’introspection. Cet « inventaire », nous avons presque le devoir de nous l’imposer. Il sera notre contribution à une « renaissance » dont nous serons acteurs, que je souhaite plus solidaire, plus engagée humainement, plus responsable aussi.

6 questions à se poser pendant vos vacances
Pour ce discernement individuel (à confronter ensuite en petits groupes, avec vos amis, votre famille !), capital pour décrire ce à quoi nous sommes vraiment attachés, ce dont nous sommes prêts à nous libérer, je partage avec vous quelques questions que j’emprunte au philosophe, publiées en mars dernier dans la revue AOC.
1- Quelles sont les activités suspendues pendant le confinement (et encore aujourd’hui pour certaines) dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?

2- Décrivez :
·       pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/superflue/dangereuse/incohérente ;
·       en quoi sa disparition/mise en veilleuse/substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/plus cohérente ? 

3- Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

4- Quelles sont les activités alors suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

5- Décrivez :
·       pourquoi cette activité vous apparaît positive ;
·   comment elle rend plus faciles/harmonieuses/cohérentes d’autres activités que vous favorisez, etc.) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? 

6- Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs à acquérir les capacités/moyens/revenus/instruments permettant la reprise/le développement/la création de cette activité ?
Le philosophe nous invite ensuite à trouver un moyen pour comparer notre description avec celle d’autres participants. La compilation puis la superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.

Une 7ème question « made in Handi CapSourire »
7 – A votre niveau, que pouvez-vous faire pour contribuer à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap ?

Sept questions à envisager comme un jeu pour vos longues soirées d’été, d’où naitront des débats animés et des idées positives à mettre en œuvre dès la rentrée, j’en suis certaine !
Belles vacances souriantes à toutes et à tous !