C’est le temps des vacances, le
temps de réparation de nos corps et de nos esprits - particulièrement nécessaire
cette année - , le temps de la réflexion et de la prise de recul sur la société
que nous voulons et ce que nous souhaitons pour nos vies quotidiennes…
Voilà pourquoi aujourd’hui, sous
l’impulsion du philosophe Bruno
Latour, je vous invite à un exercice d’introspection. Car si tout s’est
arrêté - on le sait à présent avec l’expérience du confinement - tout peut être
remis en cause, questionné, sélectionné pour envisager l’« après ». L’après,
c’est maintenant ! Le souhaitons-nous identique à « l’avant » ou
différent ? Et comment pouvons-nous agir, chacun à notre niveau, pour
infléchir un avenir qui pourrait nous échapper si nous ne prenons pas le temps
de faire l’inventaire de nos aspirations et de ce que nous refusons ?
Travail d’introspection
vain ? Je ne le crois pas ! Si
en quelques semaines, des milliards d’humains sont capables d’intégrer la
nouvelle « distance sociale », de s’éloigner de leurs plus proches
pour être plus solidaires, de rester chez eux pour soulager les personnels
soignants, on devine la puissance de transformation de milliards de petits
gestes insignifiants mis bout à bout, issus de ce travail d’introspection. Cet
« inventaire », nous avons presque le devoir de nous l’imposer. Il
sera notre contribution à une « renaissance » dont nous serons
acteurs, que je souhaite plus solidaire, plus engagée humainement, plus responsable
aussi.
6 questions à se
poser pendant vos vacances
Pour ce discernement individuel (à confronter ensuite en petits groupes,
avec vos amis, votre famille !), capital pour décrire ce à quoi nous
sommes vraiment attachés, ce dont nous sommes prêts à nous libérer, je partage
avec vous quelques questions que j’emprunte au philosophe, publiées en mars dernier
dans la revue
AOC.
1- Quelles sont les activités suspendues
pendant le confinement (et encore aujourd’hui pour certaines) dont vous
souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?
2- Décrivez :
·
pourquoi
cette activité vous apparaît nuisible/superflue/dangereuse/incohérente ;
·
en quoi sa
disparition/mise en veilleuse/substitution rendrait d’autres activités que vous
favorisez plus facile/plus cohérente ?
3- Quelles mesures
préconisez-vous pour que les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs qui ne
pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient
faciliter la transition vers d’autres activités ?
4- Quelles sont les activités alors
suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/reprennent ou celles
qui devraient être inventées en remplacement ?
5- Décrivez :
· pourquoi cette activité vous apparaît positive ;
· comment elle rend plus
faciles/harmonieuses/cohérentes d’autres activités que vous favorisez, etc.)
permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ?
6- Quelles mesures
préconisez-vous pour aider les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs à
acquérir les capacités/moyens/revenus/instruments permettant la reprise/le
développement/la création de cette activité ?
Le philosophe nous invite ensuite à trouver un moyen pour comparer notre
description avec celle d’autres participants. La compilation puis la
superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de
lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.
Une 7ème question « made in Handi CapSourire »
7 – A votre niveau, que
pouvez-vous faire pour contribuer à une meilleure inclusion des personnes en
situation de handicap ?
Sept questions à envisager comme un jeu pour vos longues soirées d’été, d’où
naitront des débats animés et des idées positives à mettre en œuvre dès la
rentrée, j’en suis certaine !
Belles vacances souriantes à toutes et à tous !