Qui
sait aujourd’hui que le Général de Gaulle puisait sa force dans l’infinie
fragilité de sa fille, Anne, atteinte de trisomie 21 ?
Celle
qu’il appelle ‘ma joie’, a joué un rôle capital dans la vie du Général qui lui
vouait un amour infini. Derrière l’homme d’Etat, l’homme : toujours proche
d’Anne, il n’hésitait pas à aménager des instants dans son emploi du temps pour
s’en occuper et à montrer publiquement des élans d’affection, lui si peu
démonstratif. D’elle,
il dit qu’« elle était une grâce, elle m’a aidé à dépasser tous les échecs
et tous les hommes, à voir plus haut. » Le militaire inflexible va jusqu’à
confier que « sans Anne, peut-être n’aurais-je jamais fait ce que j’ai
fait. Elle m’a donné le cœur et l’inspiration. »
Sauvé par sa fille lors
de l’attentat du Petit Clamart ?
A
l’époque, en 1962, on a dit que le Général s’était sorti miraculeusement de cet
attentat. Si les innovations techniques de sa voiture (une Citroën DS) ont été
mises en avant, son fils Philippe de Gaulle rapporte qu’Anne, elle-même, a
peut-être sauvé la vie de son père… Une balle fut déviée par le cadre de la
photo d’Anne, qu’Yvonne emportait partout et déposé à l’arrière de la voiture.
Anne
est décédée à 20 ans en 1948, dans les bras de son père, d’une broncho-pneumonie.
Dix jours après son enterrement au cimetière de Colombey, le Général écrira :
« Dans
ma peine extrême je sais que ma chère petite est partie paisiblement. La vie l’a quittée avec douceur pour la
conduire là où maintenant elle est l’égale de tous. Malgré la
maladie, cette enfant était débordante d’affection pour les siens. Il n’y avait
chez elle ni méchanceté, ni calcul, ni faux semblants, aucun de ces traits
communs que je rencontre si souvent chez nos semblables. »
En
cette Journée Nationale de la Trisomie 21, il est bon de rappeler que :
·
1
enfant trisomique nait chaque jour en France.
·
La
trisomie 21 est la première cause de déficience intellectuelle d’origine
génétique.
·
Plus
de 50 000 personnes sont atteintes de trisomie 21 en France.
· 96%
des enfants trisomiques dépistés avant la naissance font l’objet d’un avortement.
· C’est
en 1958 que le professeur Lejeune, à 32 ans, découvre la première anomalie
chromosomique chez l’homme : la trisomie 21. Appelée jusque-là
"mongolisme" et considérée à tort comme une dégénérescence raciale,
elle est en réalité due à la triple présence du chromosome 21. Chef de l’unité
de cytogénétique à l’Hôpital Necker Enfants Malades à Paris, sa consultation
devient l’une des plus nombreuses du monde. Il étudie alors avec son équipe plus de 30 000 dossiers chromosomiques et soigne plus
de 9 000 personnes atteintes d’une maladie de l’intelligence.