310 000 : c’est le nombre de personnes handicapées mentales ou
psychiques jusqu’alors privées du droit de vote, par décision d’un juge.
Sous prétexte qu’il faille les protéger de tout risque de
manipulation ? (au passage, ce fut
l’un des arguments utilisés par les opposants au droit de vote des femmes en
1944). Parce qu’elles ne savent pas qui est le Président de la
République et connaissent encore moins le rôle des maires dans la cité ? (ce ne sont pas les seules…).
Parce que voter ne signifie rien pour elles ? (et pour cause…)
Là n’est pas le sujet ! Le droit à la participation politique et le
droit de vote sont des droits fondamentaux, inaliénables pour tous les citoyens.
Ils sont au cœur de la démocratie et de la citoyenneté comme le rappelle
l’article 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est
désormais chose faite en France, avec les 10
mesures pour simplifier la vie des personnes handicapées annoncées
par le gouvernement. Le suffrage universel devrait vraiment prendre tout son
sens en 2020 (au plus tard), à l’occasion des prochaines élections municipales.
Plusieurs
raisons de se réjouir
Respecter les droits de chaque personne handicapée, c’est avant tout créer un sentiment d'existence civique car
la suspension du droit de vote est stigmatisante.
Respecter le droit de chaque personne handicapée, c’est créer les conditions
d’une société plus inclusive. Car en exerçant désormais leurs droits, de vote,
de se marier, de divorcer sans qu’un juge puisse les en priver, les personnes
handicapées deviennent des citoyens à part entière (et non plus à part.…)
Pleinement reconnues dans leur dignité et leur citoyenneté, elles nous
conduisent ainsi à faire évoluer notre regard.
Respecter les droits de chaque personne handicapée, c’est également une
façon de les intégrer, de les stimuler et de les responsabiliser à la vie de la
Cité : elles ne connaissent pas le rôle des maires mais leur a-t-on
expliqué ? Leur donne-t-on les moyens de comprendre ? Leur permet-on
de s’exprimer sur leur projet de vie, leurs envies plutôt que de tout
décider à leur place ? Leur offre-t-on les conditions de leur
émancipation ?
Pour cela, nous avons tous un rôle à exercer et même un devoir :
un devoir d’explication et de soutien à ces 310 000 personnes handicapées
désormais appelées à exercer leurs droits de citoyen.