mercredi 28 août 2019

Comment se ‘réinventer’ en cette période de rentrée ?


Parmi les découvertes réjouissantes de cet été que je souhaite partager avec vous en cette rentrée, la lecture du court mais riche essai de la philosophe et titulaire de la chaire ‘humanités et santé’ Cynthia Fleury  dont le titre dit tout : ‘le soin est un humanisme’.
Vaste ambition… et aussi l’occasion de réfléchir à se réinventer en cette rentrée ?
Plutôt que de me livrer à une synthèse impossible, j’emprunte à la philosophe un court extrait qui traite de la vulnérabilité et nous rappelle avec beaucoup de justesse qu’elle est une vérité de la condition humaine, partagée par tous et pas uniquement par ceux qui font l’expérience plus spécifique de la maladie ou du handicap.
Surtout - et je suis certaine que nombreux d’entre vous ont déjà expérimenté cette situation -, elle souligne que si la vulnérabilité fragilise le sujet, chacun doit se rappeler qu’elle peut être aussi l’occasion d’une sublimation possible. Du côté de la personne fragilisée comme du côté des aidants et de l’environnement proche.
C’est aussi ma conviction et la raison de ce blog : mettre en lumière des parcours de vie sublimés par la vulnérabilité et de belles (et souvent joyeuses) initiatives nées du handicap ; et par là-même, encourager chacun d’entre nous à faire un pas vers la personne fragile. Car, c’est une évidence, nous en sortirons plus heureux et plus forts.
Et maintenant, place aux mots de Cynthia !

La vulnérabilité est ‘capacitaire’ et nous permet de nous réinventer
« La vulnérabilité est une combinaison d’hyper-contraintes qui sont souvent d’emblée dévalorisées, stigmatisées par la société comme étant non performantes, invalidantes et créatrices de dépendances. Mais elle nous invite, nous, les « autres », à mettre en place des manières d’être et de se conduire, précisément autres, aptes à faire face à cette fragilité pour ne pas la renforcer, voire pour la préserver, au sens où cette fragilité peut être affaire de rareté, de beauté, de sensibilité extrême. Ce qui est donc intéressant dans la vulnérabilité, en dehors du fait qu’elle est consubstantielle à tout homme et finalement assez peu spécifique, c’est qu’elle invite l’homme à inventer un ethos, à produire un geste plus soucieux de la différence de l’autre : elle fait naître chez nous une préoccupation, une attention, une qualité inédite de présence au monde et aux autres. Elle fait naître chez nous un être, une manière d’être, un style de vie, un autre nous-même. »

J’espère que ces quelques lignes lumineuses inspireront chacun d’entre vous, comme elles me rappellent de manière vigoureuse et convaincante que je dois poursuivre mon engagement.
Belle rentrée à tous !