Je partage avec vous un poème de l’immortel François
Cheng qui, l’air de rien, nous dit tout de notre relation à la vie, à la
mort… Des vers qui nous interrogent, sobrement et sans jugement mais un « oui,
pourquoi ? » en ouverture qui nous met face à nos responsabilités, avec force et évidence…
C’est inexplicable cette vie humaine.
Personne n’a de vie en soi ;
on vit toujours pour quelqu’un d’autre.
Regarde cette fleur sauvage
qui ne porte même pas de nom.
Comme elle est pleinement elle-même,
sous prétexte de l’aimer,
je la cueille, et je mets fin à son destin.
Ainsi sur cette terre,
sous ce ciel, quelqu’un vit innocemment sa vie ;
d’autres, s’accordant des droits sur lui,
font négligemment un geste pour l’interrompre,
avant de disparaître un jour eux-mêmes,
sans que personne ait jamais su pourquoi.
Oui, pourquoi ?
Personne n’a de vie en soi ;
on vit toujours pour quelqu’un d’autre.
Regarde cette fleur sauvage
qui ne porte même pas de nom.
Comme elle est pleinement elle-même,
sous prétexte de l’aimer,
je la cueille, et je mets fin à son destin.
Ainsi sur cette terre,
sous ce ciel, quelqu’un vit innocemment sa vie ;
d’autres, s’accordant des droits sur lui,
font négligemment un geste pour l’interrompre,
avant de disparaître un jour eux-mêmes,
sans que personne ait jamais su pourquoi.
Oui, pourquoi ?