samedi 16 novembre 2019

Chili… Un cri se fait entendre !


J’ai un attachement tout particulier pour le Chili. Sa beauté sauvage, sa géographie de l’extrême, une forme d’insularité – entre Pacifique et Cordillère - qui lui donne du caractère. Une très vive et fidèle amitié, de plus de 35 ans maintenant, me lie définitivement à ce pays… Voilà pourquoi la révolution sociale, qui gronde maintenant depuis plus d’un mois, me touche infiniment.

Vous allez me demander… Pourquoi parler du Chili sur ce blog ? La réponse est dans le titre : un cri se fait entendre ! Ce cri, c’est bien sûr la colère sociale qui se fait entendre à Santiago… Mais c’est aussi le cri de Jean Vanier, l’inspirateur de ce blog et de mon engagement auprès des personnes en situation de handicap, qui dénonçait déjà, dans son essai Un cri se fait entendre (publié en 2017), l’injustice au Chili. A la lumière des événements en cours et tandis que tout le monde qualifiait le Chili – son président Sebastian Pinera en tête – d’« oasis », le regard de Jean Vanier une fois de plus est saisissant : il avait perçu la coexistence de deux Chili nés de la recette ultra libérale, qui ne savent plus se parler, ni aller à la rencontre l’un de l’autre. Lisez plutôt l'extrait copié...

Faire tomber nos murs de sécurité pour rencontrer l’autre
C’est en s’appuyant sur cette observation (parmi d'autres) que Jean Vanier fonde sa réflexion sur ce qui nous sépare et nous empêche de rencontrer l’autre différent. Chaque groupe, chacun d’entre nous, est enfermé dans ses murs de sécurité qui se nourrissent de nos peurs enfouies au fond de nous, de nos blessures les plus profondes parce que, sans toujours en avoir conscience, nous avançons avec nos fragilités originelles, nos vulnérabilités. Celles-là même qui motivent nos besoins de reconnaissance, nos désirs de possession, notre course effrénée vers les succès. Ce sont ces murs de sécurité – physiques comme psychologiques – qui nous enferment, assèchent nos existences en nous empêchant d’aller vers l’autre différent : « les riches qui ont peur des pauvres », « les pauvres qui ont peur des riches », les personnes dites « normales » qui craignent d’aller au contact des personnes en situation de handicap…
Un cri se fait entendre, c’est un appel à abattre progressivement les murs, à nous libérer de ce qui nous entrave, nous emprisonne, pour aller, avec élan, à la rencontre de l’autre différent, fragile, faible et nous ouvrir à une fraternité universelle. 

C’est ce cri qui nourrit mon engagement aujourd’hui… et c’est ce cri - je le souhaite du fond du cœur, qui permettra aux Chiliens de se réconcilier autour de plus de justice.